Jean-Pierre Astolfi, pédagogue et didacticien, a développé une typologie des erreurs dans son ouvrage « L’erreur, un outil pour enseigner ». Sa vision de l’erreur est fondamentalement constructiviste, considérant l’erreur non comme une faute à sanctionner, mais comme un indice précieux des processus mentaux de l’élève et une opportunité d’apprentissage.
Voici une synthèse de ses principaux types d’erreurs :
Typologie des erreurs selon Astolfi
- Erreurs relevant de la compréhension des consignes : L’élève n’a pas compris ce qui est attendu de lui, soit à cause d’un lexique spécifique, d’un implicite non décodé, ou d’une mauvaise interprétation des termes.
- Erreurs résultant d’habitudes scolaires ou d’un mauvais décodage des attentes : L’élève applique des stratégies apprises dans d’autres contextes scolaires qui ne sont pas adaptées à la situation présente. Il peut aussi mal interpréter le « contrat didactique » implicite de l’enseignant.
- Erreurs témoignant des conceptions alternatives des élèves : Ce sont les erreurs les plus riches d’enseignements. Elles révèlent les représentations spontanées, les « théories » que les élèves ont construites pour comprendre le monde, et qui sont souvent en décalage avec les savoirs scientifiques ou institutionnels.
- Erreurs liées aux opérations intellectuelles impliquées : L’élève n’a pas mobilisé les bonnes opérations mentales (classification, sériation, généralisation, etc.) ou n’a pas encore la maturité cognitive nécessaire pour effectuer la tâche demandée.
- Erreurs portant sur les démarches adoptées : L’élève a choisi une procédure de résolution inefficace ou inappropriée, même s’il possède les connaissances nécessaires.
- Erreurs dues à une surcharge cognitive : La tâche est trop complexe ou demande trop d’informations simultanément, ce qui dépasse les capacités de traitement de la mémoire de travail de l’élève.
- Erreurs ayant leur origine dans une autre discipline : L’élève n’arrive pas à transférer des connaissances ou des compétences acquises dans un domaine à un autre, ou il utilise des concepts d’une discipline de manière inadaptée dans une autre.
- Erreurs causées par la complexité propre du contenu : Certains savoirs sont intrinsèquement difficiles à appréhender et peuvent générer des erreurs même chez des élèves attentifs et motivés.
En somme, Astolfi invite les enseignants à analyser l’erreur pour en comprendre la source et ajuster leurs interventions pédagogiques, faisant ainsi de l’erreur un véritable levier pour l’apprentissage.
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